La passion pour la Nature

Maria Sibylle Merian et Jeanne Villepreux

Rare, mais pas inexistantes, sont les femmes qui se sont distinguées dans la pratique des sciences de la vie dans ces 17ème, 18ème et 19ème siècles. Certes, la science est à ces époques essentiellement le domaine des hommes et bien peu, parmi eux, sauront reconnaitre ces travaux au féminin.

Parce que ce sont des femmes ? Non, parce que ce sont des naturalistes de leur temps que nous prêtons aujourd’hui une attention particulière à deux d’entre elles : Maria Sibylle Merian (1647-1717) et Jeanne Villepreux (1794-1871) ; deux naturalistes qui ont laissé un nom dans l’histoire des sciences. Elles n’ont pas eu le prestige d’Emilie Du Châtelet ou de Marie Curie, car elles ne pratiquaient ni les mathématiques, ni la physique ou la chimie, disciplines hautement reconnues et valorisées en raison des applications plus ou moins immédiates qu’elles apportaient aux progrès de l’humanité.

Merian et Villepreux, en s’intéressant aux mondes des végétaux et des animaux, s’identifient à une discipline difficile, car fondée essentiellement sur la simple observation et une interprétation tenant plus aux sensibilités intellectuelles, idéologiques des personnes qu’à la vérification fondée sur une formule mathématique. Cette discipline, qui n’exclue pas le geste expérimental, c’est l’histoire naturelle qu’embrassèrent avec passion et détermination nos deux naturalistes.