Le repeuplement des rivières

 

Texte écrit par Jeanne VILLEPREUX-POWER

 

sur le repeuplement des rivières

  

 

…..   "   Les rivières de la Sicile contiennent très peu de poissons et les écrevisses manquent totalement : on pourrait repeupler ces rivières ainsi que les lacs, en faisant construire de grandes cages en bon bois, avec un fond en planches et un rebord haut de 25 centimètres, renforcées aux angles et au centre avec de petites plaques en fer galvanisé, une petite ancre à chaque angle et une petite porte sur un des côtés ; entourer ces cages de toile métallique en fer galvanisé pour empêcher les insectes, crustacés et autres animaux d’y pénétrer et les petits poissons d’en sortir. Le dessus de ces cages serait fermé par une longue et large porte à jour et à deux compartiments et couverte aussi en toile métallique dont le tissu devrait être beaucoup moins serré afin de laisser pénétrer les rayons du soleil dans les cages. On fermerait ces portes avec des cadenas galvanisés ; puis le Professeur assignerait l’endroit de la rivière où l’on devrait fixer les cages, près de quelque maison dont les propriétaires se chargeraient de les surveiller et d’y introduire la nourriture de chaque espèce désignée par le Professeur. Ces cages devraient dépasser le niveau de l’eau d’environ 30 centimètres, afin que l’on pût se poser dessus pour observer ce que font les animaux.

 

      En agissant ainsi, les frais de surveillance seraient de peu d’importance, et les cages coûteraient peu. Les cages que je fis construire en bois solide en 1832, restèrent bien des années dans la mer sans se détériorer.

 

 

 

      Par la grande porte, on introduirait dans la cage du sable de rivière bien lavé, de petites pierres, des stalactites, des pierres creusées, de la lave qui contient des cavités, de larges tuyaux ou demi-tuyaux en terre cuite fixés sur les petites pierres et couverts de même pour les maintenir solides et de manière que les poissons puissent facilement circuler dans ces tuyaux, des herbes fluviatiles qui abondent dans ces rivières, et, dans les angles, de petits arbustes, ou tout objet propre à recevoir les œufs, le tout dégagé de corps étrangers. Au moment de la ponte et de la fécondation des œufs, on pêcherait ces poissons pour leur rendre la liberté ; ensuite, lorsque les petits poissons auraient atteints la grosseur voulue, on en pêcherait pour les transporter ailleurs, puis on ouvrirait la petite porte de côté pour laisser sortir ceux qui se trouveraient encore dans la cage…."